
Le Real Madrid a connu une véritable désillusion mardi soir à l’Emirates Stadium. Opposés à un Arsenal ambitieux et appliqué, les Merengues ont sombré dès le début de la seconde période. Un match aller de quart de finale de Ligue des Champions totalement manqué par les hommes de Carlo Ancelotti, qui repartent de Londres avec une lourde défaite 3-0. Un résultat qui complique sérieusement leurs chances de qualification avant le retour à Madrid.
Après une première mi-temps plutôt équilibrée avec quelques opportunités de part et d’autre, le Real Madrid s’est complètement effondré au retour des vestiaires. L’équipe a manqué d’intensité, de lucidité et surtout d’envie face à un adversaire qui n’a rien lâché. Dans une rencontre de ce niveau, chaque détail compte, et Arsenal a su en profiter. Résultat : un triplé sans réponse des Gunners, dont deux coups francs signés Declan Rice, ont mis fin à toute illusion madrilène.
« On a oublié comment jouer au bon football »
À la fin du match, le ton était grave en zone mixte. Certains cadres du vestiaire madrilène n’ont pas hésité à exprimer leur frustration. Jude Bellingham, pourtant habitué à se battre jusqu’au bout, a résumé la prestation de son équipe avec amertume : « Nous sommes chanceux d’avoir encaissé seulement trois buts. »

Le milieu de terrain anglais n’a pas été le seul à pointer du doigt la performance collective. Thibaut Courtois, de retour dans les cages pour cette rencontre, a évité une humiliation encore plus lourde malgré trois buts encaissés. Deux des trois réalisations d’Arsenal sont venues sur coup franc, toutes signées Declan Rice.
« Les buts étaient beaux, mais les fautes qui les précèdent sont inutiles. En deuxième période, on a oublié comment on joue au bon football », a lâché le portier belge, visiblement agacé.
Un espoir au Bernabeu ?
Malgré la gifle reçue, certains joueurs refusent de baisser les bras. Raul Asencio, le jeune défenseur espagnol, appelle déjà à la mobilisation du public pour le match retour au Santiago Bernabéu. « On a besoin du Bernabeu, on a besoin de notre public pour renverser la vapeur. » Un message également partagé par Kylian Mbappé, Vinicius Jr et Luka Modrić, qui estiment que rien n’est encore perdu, même si la tâche s’annonce colossale.
Pour autant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lors de cette première manche, le Real Madrid a couru 12,7 kilomètres de moins que son adversaire (101,2 km contre 113,9 km). Une statistique inquiétante qui illustre le manque d’implication physique du groupe. Arsenal a par ailleurs cadré 11 tirs, contre seulement 4 pour les visiteurs. L’écart dans l’intensité et la rigueur tactique était criant.
L’Europe leur tourne le dos
Et les données ne rassurent guère. Selon l’institut statistique Opta, le Real Madrid n’a plus que 4 % de chance de qualification pour les demi-finales. En face, Arsenal culmine désormais à 96 %. Un gouffre difficile à combler, surtout face à une équipe d’Arsenal qui semble avoir gagné en maturité et en discipline, sous la houlette de Mikel Arteta.
Dans les autres quarts de finale, le FC Barcelone affiche 80 % de chance de qualification après son succès contre Dortmund, tandis que l’Inter Milan, fort d’une victoire contre le Bayern Munich, atteint 82,4 %. Le PSG aussi s’en sort bien avec 72,4 %, ce qui en fait l’un des favoris à une place dans le dernier carré.
Encore un miracle madrilène ?
Pour les supporters du Real Madrid, ce scénario rappelle celui de 2022, quand le club avait renversé Manchester City au Santiago Bernabéu dans les dernières minutes. Mais cette fois, le contexte est différent. L’équipe parait émoussée, le collectif en difficulté, et la pression énorme.
Reste que le football est un sport imprévisible. Et si une équipe a déjà su écrire des retournements de situation légendaires, c’est bien le Real Madrid. Mais pour y croire, il faudra une tout autre version des Merengues la semaine prochaine.